mardi 18 mai 2010

Bibliothèque des essais, Caroline de Malet , Le Figaro 12 mai 2010

C'est à une nouvelle charge contre l'écologie que se livre avec cet ouvrage Samuel Furfari, ingénieur spécialisé dan l'énergie et haut fonctionnaire à la Commission européenne. Exposant une thèse très en résonance avec le discourt ambiant, l'auteur regrette que le tropisme environnemental actuel fasse passer l'homme au second plan de la réflexion. Stigmatisant le néo paganisme du crédo écologiste, qui place la Terre au-dessus de l'être humain, ce chrétien engagé (qui préside l'Association des églises protestantes évangéliques de Belgique) est convaincu que « le mouvement environnementaliste nourrit l'ambition de faire disparaitre le judéo-christianisme ». Pour l'auteur, persuadé que l'avenir de l'Afrique est sous estimé, d'autres causes, comme la pauvreté et la faim, mériteraient tout autant l'attention des grands de ce monde. C'est oublier un peu vite que le dérèglement climatique risque d'avoir de lourdes conséquences sur l'économie et la santé de nombreuse régions du globe. Pourfendeur de la décroissance, Furfari entend par ailleurs réhabiliter la notion de progrès, et ce en multipliant les références aux textes bibliques. Derrière ce discours teinté de théologie, c'est en réalité un discours climatosceptique que tient Samuele Furfari! Le changement climatique est présenté comme un «dogme», le climatologue qualifié d'«environnementaliste», l'écologie une «idéologie». Il y a beaucoup de Claude Allègre dans cet ouvrage (son scepticisme, la prétention scientifique en moins), une bonne dose de Luc Ferry (son humanisme anthropocentrique), un zeste d'Élisabeth Badinter et d'antinaturalisme. Si l'argumentation de Furfari pêche parfois par excès de faiblesse (notamment sur l'origine humaine du changement climatique), son discours est pourtant cohérent, tout en évitant de tomber dans la mauvaise foi, travers qui caractérise certains sceptiques.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire